Suzette Labrousse, prophétesse de la Révolution suivi de Léon Bloy prophète et martyr
de Paul Vulliaud
La mode de la méditation orientale et une soif spirituelle ont poussé des générations d'européens à chercher l'illumination ailleurs et toujours plus loin, tout en nourrissant des préventions injustifiées, mais profondément enracinées, à l'égard de leur propre héritage mystique. Au sein de cet héritage, les textes spirituels et mystiques du Moyen Âge tardif occupent à juste titre une place privilégiée en raison de leur originalité propre.
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"À propos de la Révolution française de 1789, Michelet notait qu'il y eut alors « un essai d'association entre l'illuminisme chrétien, le mysticisme révolutionnaire et l'inauguration d'un gouvernement de prophètes ». Un ouvrage resté inédit de Paul Vulliaud : Suzette Labrousse… en illustre un aspect". Originaire du Périgord, qui donnera un autre prophète, Léon Bloy, Suzette Labrousse (1747-1821) se crut, dès sa prime enfance, appelée à réformer l'Église, et à « réduire plusieurs grands de ce monde ». Elle annonça les futurs états généraux sous le nom d'Assemblée Nationale, avertissement que si l'on tardait à l'entendre « une saignée cruelle s'ensuivra ». C'est un théologien, Pierre Pontard (1742-1832), futur évêque constitutionnel, qui la fera venir à Paris. Confesseur de la Duchesse de Bourbon, sœur de Philippe Égalité, grande maîtresse des Loges d'adoption, il l'a fait accueillir dans le fameux Hôtel de l'Élysée, que fréquentent notamment Saint-Martin, “le philosophe inconnu”, des adeptes du magnétisme, Mesmer et Puységur, et Dom Gerle, prieur des Chartreux, qui met en scène Catherine Théot la “Mère de Dieu”, venue de Barenton, la patrie de Guillaume Postel, et que l'étude de G. Lenotre, Robespierre et la “Mère de Dieu”, a rendue celèbre.
Aux frais de la Duchesse de Bourbon, Pontard publie, au cours des années 1792-1793, un Journal prophétique où les prophéties de Suzette Labrousse se trouvent confirmées par celles que les Jansénistes figuristes avaient multipliées, et où, à travers l'Ancien et le Nouveau Testament, apparaissait toute l'économie de la Révolution française. Et il l'associe à Mademoiselle de Brohon, dont le Manuel des victimes prolonge l'épidémie des Convulsionnaires, qui se faisaient crucifier.Suzette Labrousse, qui eut « l'encouragement très agréable de Robespierre », dont le frère, Joseph, eut pour maîtresse une autre prophétesse, entreprit une tournée de prédications illustrées par des cures magnétiques, avant de venir à Rome pour convertir le Pape, « le dragon infernal », à la Révolution. Enfermée au Château Saint-Ange, elle y attendait dans la joie le prodige qu'elle avait annoncé, son envol dans le ciel, qui signerait sa mission. Elle en fut renvoyée en 1800 contre sa volonté, alors qu'à Rome les statues de la Vierge s'étaient mises à pleurer.
Fiche technique
- Auteur
- Paul Vulliaud
- Nombre de pages
- 210
- Dimensions
- 13x18
- Année de parution
- 1988
- Collection
- Itinéraires
- Reliure
- Broché
- Langue
- Français
- Préface
- François Secret